Nom :

La maison de Jean-Baptiste Dumouchel

Adresse :
 

9254, rue Dumouchel
Mirabel (Saint-Benoît)

Terrier :
 

Terre 175, Seigneurie du Lac des
Deux-Montagnes

Cadastre (1877) :

Lots 145 et 151, cadastre de Saint-Benoît

Cadastre (2000)  :
 

Lot 2 341 819 et 2 341 820,
cadastre du Québec

Date(s) de construction :   

Vers 1820, vers 1840


Historique de l'immeuble

Jean-Baptiste Dumouchel est né en 1784 à Windsor, en Ontario. Il s'établit comme marchand-général à Saint-Benoît en 1808, après avoir travaillé comme commis auprès du marchand Alexis Berthelot à SainteGeneviève. Le 13 février 1809, il épouse à Saint-Benoît Victoire Félix, soeur du curé Maurice-Joseph Félix. Lorsque près de dix ans plus tard, une autre soeur du curé Félix va épouser le notaire Jean-Joseph Girouard, Dumouchel et ce dernier deviendront donc beaux-frères.

Selon Pierre-Georges Roy, c'est en 1820 que la maison en pierre de l'actuelle rue Dumouchel aurait été construite. Nous n'avons pu cependant valider cette information, puisque la destruction des greffes des notaires Raizenne et Girouard, en 1837, nous prive des documents pertinents. Peu avant les événements de 1837, Dumouchel veut accroître son commerce. Il convient donc avec son beau-frère le notaire Girouard d'une association d'affaire. Le notaire s'engage à fournir les fonds nécessaires au commerce que Dumouchel doit continuer à opérer. Pour garantir sa mise, le notaire prend par le fait même une hypothèque sur tous les biens du marchand. Cela peut sembler étrange, puisqu'il s'agit de son beau-frère. Mais c'est pourtant cette hypothèque qui va sauver la maison des Dumouchel, lorsque quelques années plus tard celui-ci fera faillite.

À l'arrivée des troupes de Colborne à Saint-Benoît, le vendredi 15 décembre 1837, le général fait de la maison du notaire Girouard son quartier-général, mais c'est dans la maison Dumouchel que s'installent les officiers. La maison est incendiée le lendemain, tout comme l'ensemble du village.

Dans les années qui suivent, la maison en pierre est rebâtie dans ses mêmes murs. Dumouchel n'en profite cependant pas longtemps. En 1844, ruiné par les événements de 1837, il doit déclarer faillite. Quelques semaines plus tard, le 29 mars 1844, Jean-Baptiste Dumouchel décède, probablement miné par ses récentes mésaventures. La maison est sauvée de la faillite pour la famille, puisque le notaire Girouard, en tant que créancier privilégié, parvient à racheter la maison et la terre dont elle faisait autrefois partie ainsi que la terre voisine. Une semaine après avoir ainsi récupéré la maison et les terres, Jean-Joseph Girouard les cède à Herminie Peltier, épouse de Léandre Dumouchel, le fils aîné de Jean-Baptiste. C'est finalement en 1861 que la famille Dumouchel se défait définitivement de la maison de pierre, alors qu'elle est vendue au médecin Gerald Dillon Gernon.

– Texte adapté de Saint-Benoît au temps des Patriotes par Marc-Gabriel Vallières.

Références

  • --, Le tour du village, Saint-Benoît de Mirabel, Mirabel, Comité des 200 ans de Saint-Benoît, 1999, pages 12-13.
  • Brazeau, Réal, «Faillite Jean-Baptiste Dumouchel», dans Saint-Benoît et son histoire, vol. 3, no 3, été 1997, Comité des 200 ans de Saint-Benoît, page 7.
  • Charbonneau, Ginette, «Les Dumouchel à Saint-Benoît», dans La Feuille de Chêne, Saint-Eustache, vol. 14, no 2, juin 2011, pages 18-21.
  • Chassé, Béatrice, «Jean-Baptiste Dumouchelle», dans Dictionnaire biographique du Canada, Québec, Les Presses de l'Université Laval, 1988, volume VII, pages 280-281.
  • Lemire, Jonathan, Portraits de patriotes 1837-1838, Montréal, VLB éditeur, 2012, page 116-118.
  • Roy, Pierre-Georges, Vieux manoirs, vieilles maisons, Québec, Louis-A. Proulx, 1927, page 36.
  • Service d'Aménagement du Territoire de la Région Aéroportuaire (SATRA), Inventaire des bâtiments anciens, zone 28, Village de Saint-Benoît, cahier 1, Histart, 1971.
  • Vallières, Marc-Gabriel, «Saint-Benoît au temps des Patriotes», dans La Revue des Deux-Montagnes, numéro 8, octobre 1997, pages 5 à 27.