Historique de l'immeuble
Un premier moulin est construit dans ce secteur par Grégoire Lauzon en 1856, du côté Sud de la rivière du Chêne (site aujourd'hui situé derrière le 763, chemin Rivière-Sud). Évidemment, Lauzon avait besoin de tout le pouvoir de la petite rivière, afin d'opérer son moulin. Basile Choquette, qui possède le terrain situé du côté Nord de la rivière, juste en face du nouveau moulin Lauzon, ne veut pas être en reste et décide de lui faire concurrence. En 1857, il commence à se construire un autre moulin, en pierre cette fois, de son côté de la rivière! Mais le pouvoir d'eau n'est pas assez grand pour subvenir aux besoins de deux moulins. De plus, la mise en opération du moulin Lauzon, terminé avant le sien, inonde une partie de ses installations! Les deux voisins se traînent donc mutuellement en justice: Choquette veut obtenir réparation pour les dégâts causés par l'inondation et Lauzon veut empêcher toute concurrence! Le juge décide en faveur du premier venu, soit Grégoire Lauzon, et condamne Basile Choquette à ne plus opérer son nouveau moulin.
Choquette transforme alors son édifice en une beurrerie, qui va pouvoir fonctionner grâce aux nombreux producteurs laitiers des chemins Rivière-Nord et Rivière-Sud. Il l'opère ainsi pendant quelques années. En 1867, Basile et son épouse Marie-Thérèse-Amable Lefebvre donnent la terre qu'ils occupent à leur fils Nérée et la beurrerie à leur autre fils Benjamin, qui va l'opérer à son tour jusqu'en 1882.
La beurrerie est vendue en 1882 à un commerçant, Jérémie Paiement fils, qui se met en affaires avec le forgeron Léon Rochon pour opérer une laiterie-beurrerie. En 1892, c'est un cultivateur du coin, François-Xavier Laurin qui acquiert les installations. Lorsqu'en 1897, Émile Laurin, fils de François-Xavier, épouse Marie-Anna Gravel, le couple reçoit la beurrerie de cadeau de mariage. En 1908, c'est un cultivateur de Saint-Ambroise de Joliette nommé Joseph Dessert qui devient propriétaire de la beurrerie. L'acte de vente nous donne d'ailleurs une bonne description de l'équipement que contenait l'entreprise.
Plusieurs autres propriétaires se succèdent ensuite, jusqu'à ce que la « Montréal Dairy » en devienne locataire en 1914 puis en fasse l'acquisition en 1917. La laiterie montréalaise va l'opérer jusqu'en 1932, alors qu'elle la cède à Cléophas-Tancrède Savard. La beurrerie n'est plus aujourd'hui en opération. D'autres activités y ont succédé, dont une entreprise de sucre d'érable et diverses autres petites industries.
Références
- Vallières, Marc-Gabriel, « Le moulin Lauzon », dans La Revue des Deux Montagnes, no 1, juin 1995, pages 45 à 60.
- Vallières, Marc-Gabriel, « Les maisons d'ancêtres: 27. La beurrerie de Basile Choquette », dans L'Éveil, 6 octobre 2001.