Mirabel


Les quatre moulins du Chicot
à Saint-Augustin

Historique :

Au moins quatre moulins, un à farine et trois à scie, ont été érigés dès la fin du XVIIIe siècle dans le haut de la seigneurie de la Rivière-du-Chêne, le long de la rivière du Chicot, dans la partie de la paroisse de Saint-Eustache qui a servi à constituer en 1840 la paroisse de Saint-Augustin, aujourd'hui quartier de la ville de Mirabel.

La première mention d'un moulin à scie le long de la rivière du Chicot est une concession de terre par Louis-Eustache Lambert-Dumont à Jacques Godin, le 15 octobre 1791. Le lieu est alors identifié comme étant « au Sud de la rivière du Chicot au-dessus du moulin à scie », entre les terres de Jean Desjardins à l'Est, et de Pierre Robitaille à l'Ouest. Aucun marché de construction n'a été jusqu'à maintenant localisé pour ce premier moulin, probablement en bois.

Ce premier moulin à scie était situé dans une courbe de la rivière du Chicot, près de l'intersection des chemins du Chicot-Nord et Côte-Nord, sur les lots aujourd'hui identifiés par les numéros 3492910 (du côté Nord) et 3494709 (du côté Sud) au Cadastre du Québec, à proximité du lieu qui deviendra plus tard le village de Saint-Augustin.

En 1807, le seigneur Louis-Eustache Lambert-Dumont, peu avant son décès, passe un marché de construction avec André Amringher, un charpentier de Saint-Eustache, pour construire un second moulin à scie, en amont du premier. Ce second moulin était situé à une vingtaine d'arpents en amont du premier, le long de la terre des L'Allier dit Marchaterre, entre l'équerre du rang L'Allier et l'intersection actuelle de la côte des Anges. Sa localisation exacte ne peut cependant être établie avec précision.

Le premier moulin à scie, celui situé en aval, avait été loué à Jean-Baptiste Coron pour neuf ans en 1806. Ce dernier n'opère pas le moulin jusqu'à la fin de son bail. En juillet 1811, il le prête à Pierre Nadon dit Létourneau et, un an plus tard, il lui sous-loue officiellement le moulin. En 1815, à l'expiration du bail de 1806, Nadon obtient du nouveau seigneur Antoine Lefebvre de Bellefeuille un autre bail pour le premier moulin à scie, mais il devra le déménager sur sa terre située en amont sur la rivière, à proximité du second moulin à scie. On a donc, à ce moment, une troisième localisation pour les moulins à scie du Chicot. Nous ne pouvons pas encore, à ce moment-ci, établir la localisation respective des second et troisième moulins, l'un situé à l'Est de l'équerre du rang L'Allier, l'autre situé à l'Ouest. En effet, les terres de ce secteur deviendront toutes la propriété de la famille L'Allier à la fin du XIXe siècle et les moulins ont disparu depuis longtemps de la mémoire de tous. En 1841, un de ces moulins est loué par les Bellefeuille à Jérôme L'Allier dit Marchaterre pour cinq ans.

Même si Nadon déménage le premier moulin à scie, les Bellefeuille en reconstruisent un autre au même endroit puisqu'en 1868, après la construction du moulin à farine, il y a toujours un moulin à scie sur le terrain.

À une date encore indéterminée, les Bellefeuille décident d'ajouter un moulin à farine au site du premier moulin à scie. Il est probable que le faible débit de la rivière à cet endroit n'avantage pas la présence d'un moulin à farine. En effet, le débit augmente au printemps mais à la fin de l'été, lors des récoltes, il s'affaiblit considérablement. En 1845, le moulin ne fonctionne déjà plus.

Après 1969, le dragage de la rivière effectué au moment de la construction de l'aéroport de Mirabel a fait disparaître la plupart des derniers vestiges des digues et des moulins. Seul un oeil averti peut encore en percevoir quelques traces.

Références :

  • Vallières, Marc-Gabriel, «Les quatre moulins du Chicot», dans La Feuille de Chêne, octobre 2018, pages 26-29. Version numérique.

  • Iconographie :


    2018

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